La filière café cacao fait face à l’une des plus grandes problématiques de son histoire. Si cette filière a toujours été gangrené par plusieurs difficultés, certaines qu’on ne soupçonnait pas, ont fait surface et menace la pérennité de la cacaoculture en Côte d’Ivoire.
Ainsi, au problème de la lutte contre le travail des enfants dans les plantations sont venus s’adjoindre de nouveaux défis.
Les plus pressantes sont les défis emmenés par le règlement déforestation (RDUE) de l’Union Européenne.
En effet, le 6 décembre 2022, l'Union Européenne (UE) est parvenue à un accord sur une nouvelle loi qui vise à interdire la vente au sein de l'UE des produits issus de la déforestation ou liés à la dégradation des forêts.
En promouvant la consommation de produits sans déforestation, le nouveau règlement européen sur la déforestation (RDUE) vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à contribuer à la lutte contre la perte de la biodiversité mondiale.
Cette loi vise à interdire la mise sur le marché ou l’exportation depuis le marché européen de produits ayant contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts après le 31 décembre 2020. Le champ d’application du texte couvre sept commodités : café, cacao, caoutchouc, huile de palme, soja, bœuf et bois, ainsi que certains produits dérivés comme le cuir, le charbon de bois, le papier imprimé.
La Côte d’Ivoire est ainsi mise sous pression par l’Union européenne qui accueille plus de 67 % de ses exportations.
Avec 40% de la production mondiale, la Côte d’Ivoire se place depuis longtemps au premier rang mondial des pays producteurs de cacao. Le cacao constitue la première source économique du pays. Il contribue à environ 15% du produit intérieur brut (PIB) et représente 40% des exportations totale du pays.
Le RDUE, qui va entrer en vigueur à partir de 2025, impacte principalement la filière cacao, représentant 59% des exportations ivoiriennes vers l’UE.
Il urge de mobiliser les citoyens pour se préparer à un moment qui peut paraitre comme une bascule de l’agriculture ivoirienne. Pour porter ces enjeux, il faut les agriculteurs formés et engagés.
Cette contrainte du changement climatique en rajoute à l’inquiétude pour l’avenir et la durabilité de l’agriculture ivoirienne en général et en particulier du binôme café-cacao, en raison du vieillissement des cacaoculteurs.
En effet, ¾ des producteurs de cacao sont des personnes ayant plus de 60 ans dans un environnement qui se distingue par le désintérêt flagrant des jeunes pour le secteur agricole et la cacao-culture en particulier.
C’est pour adresser ces problèmes que l’Union Inter Régionale des Coopératives de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (U. INTER.CC-CI) initie le Forum National du Jeune Cacaoculteur et Chocolatier (FNJC), qui est à sa troisième édition, à l’effet de préparer les nouvelles générations de cacaoculteurs à des vocations audacieuses.
- INTER.CC-CI se positionne ainsi comme une structure citoyenne qui s’engage à accompagner le Gouvernement ivoirien afin de booster les indicateurs de la filière.
Le FNJC apparait comme une plateforme de réflexion, de plaidoyer et d’actions de la nouvelle génération de cacaoculteurs, car le rajeunissement de la population agricole résonne comme une nécessité pour la redynamisation de cet écosystème et la durabilité de la filière cacao en particulier.
Si les éditions précédentes se sont focalisées principalement sur l’intérêt des jeunes pour la transformation du cacao, La présente édition se consacre à la mobilisation des jeunes, face aux défis de la durabilité du cacao pour transformer les défis spécifiques du RDUE en opportunités.
Face aux enjeux actuels, le FNJC se propose de faire l’état des lieux sur la durabilité de la filière cacaoyère, pour en dégager des perspectives et des opportunités en faveur des jeunes.
La troisième édition de cette rencontre de Haut Niveau se tiendra du 19 au 20 Novembre 2024 respectivement au palais des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan et à Divo, sous le thème : « LA CONTRIBUTION DES JEUNES POUR UNE CACAOCULTURE DURABLE EN COTE D’IVOIRE : TRANSFORMER LES DEFIS (RDUE) EN OPPORTUNITES ».